mardi 11 décembre 2012

Jean-Claude Mourvelat - L'enfant Océan

 

La mer est un espace de rigueur et de liberté

 Victor Hugo



Quatrième de couverture 

Une nuit, Yann réveille ses six frères aînés, tous jumeaux. Il faut fuir: leur père a menacé de les tuer. Irrésistiblement attirés par l'Océan, les sept enfants marchent vers l'Ouest.
De l'assistante sociale au routier qui les prend en stop, du gendarme alerté de leur disparition à: la boulangère qui leur offre du pain, chacun nous raconte à sa façon un peu de leur incroyable équipée.


Mon avis 

La narration est très intéressante dans ce roman. Il est très bien construit et l'intrigue est bien travaillé. Il est évident que ce livre est une interprétation du conte du petit Poucet.C'est un livre qui pourra servir à introduire les contes classiques en classe et faire découvrir aux élèves cette grande œuvre classique.
Ce roman évoque des problèmes sociaux, certains élèves seront peut être choqués du traitement des parents à l'égard des enfants. Ce serait une bonne chose de comparer les problèmes vécus par les enfants et les confronter à des faits divers.

Piste pédagogique :

 

Très belle leçon sur le blog Data0 (http://data0.eklablog.com/loustics/mod_article23868006_1.pdf?8897)
Questionnaire sur http://cdilano.chez.com/lecture/2005/enfantocean.htm
Séquence complète : http://www.ien-pantin.ac-creteil.fr/spip/IMG/pdf/Module_L_enfant_Ocean.pdf











Bonus : 
Je me suis rappelée la chanson d'Aldebert qui parle de partir loin et trouver un endroit.

Des chatons dans un panier ♪ ♫








Sainte Sabrina pour vous instruire



http://www.fr.fnac.be/a3100159/Jean-Claude-Mourlevat-L-enfant-ocean


Jean-Claude Mourlevat- La Rivière à l'envers




 

"Est-ce que l'idée de vivre éternellement n'est pas plus effrayante que celle de mourir?"
Jean-Claude Mourlevat


Quatrième de couverture : 
Tomek, un orphelin de 13 ans, tient la petite épicerie de son village. Un soir, une jeune fille entre dans sa boutique et lui demande s'il vend de " l'eau de la rivière Qjar ". " C'est l'eau qui empêche de mourir ", dit-elle. Ainsi commence, pour le garçon, un immense voyage qui va le conduire à la forêt de l'Oubli, au village des Parfumeurs, sur l'île Inexistante... 
Parviendra-t-il à retrouver Hannah, à l'autre bout du monde, là où coule, à l'envers, cette rivière fabuleuse ?

  
 Avis

 C'est un très beau conte philosophique qui traite de nombreux sujets avec une légèreté enfantine. J'ai aimé le lire malgré que je trouve ce roman un peu court. L'intrigue est trop rapide surtout à la fin. J'ai également lu le tome 2 pour en savoir plus sur le voyage d'Hannah. 
Je dois avouer que j'étais un peu perturbée au début du roman, je pensais que Tomek était beaucoup plus âgé qu'Hannah. Ses sentiments envers la jeune fille me semblèrent très malsains. J'avais lu trop rapidement évidemment.

Après en avoir discuter avec mes chers condisciples, je dois avouer que mon article manque cruellement de retour au texte et à toutes les références que celui-ci contient.  
  • La dualité vie/mort est très présente dans le texte. Tomek et Hannah vont à la recherche de la rivière Qjar  où l'eau rend immortel. Ils sont à la recherche d'eau, source principale de vie. Ensuite, tous les lieux d'épreuves ont un gout de mort. Si Tomek échouait il pouvait mourir. L'oiseau d'Hannah également était en train de mourir. Ils veulent tous les deux sauver une vie qui leur est chère. La sorcière sur l'arc-en-ciel représentait également un ange de la mort.

 
Cela est une leçon de vie, la vie triomphe toujours sur la mort si on se bat pour elle. 

  • Œdipe et le Sphinx
    Arrivant près de la ville de Thèbes, le jeune homme se trouve face à cette créature au corps de lion et au buste de femme. Celle-ci pose une énigme à tous les voyageurs et dévore impitoyablement ceux qui échouent... Elle demande à Œdipe :« Quel est l'être qui marche sur quatre pattes au matin, sur deux à midi et sur trois le soir ? »  
    Œdipe résout l'énigme et le Sphinx, de dépit, se jette dans le précipice... 


    • La vieille relança d'un coup de jarret le mouvement de la balançoire, fit une dizaine de va-et-vient, se figea de nouveau et énonça enfin d'une étrange voix métallique:
        - Nous sommes sœurs, aussi fragiles que les ailes du papillon, mais nous pouvons faire disparaître le monde. Qui sommes-nous?
    Il y eut un long silence. La vieille restait suspendue dans les airs.
        - Veux-tu que je répète la question, petit lézard?
        - Non, répliqua sèchement Tomek qui avait très bien entendu



  




( à suivre)
 

Un livre à conseiller à tous les élèves de première.
Idée de piste pédagogique

  • Activités sur les personnages :
Faire des relevés dans le texte pour construire l'identité et le caractère des personnages. Produire une trace collective sous forme d'un tableau qui rendra compte de l'évolution (de Tomek) au fil de ses rencontres.
  • Activités sur les lieux :
S'imaginer les lieux ( choisir une illustration qui correspond aux lieux décrits dans le roman) argumenter par un texte (écrit d'opinion) qui explicite le choix et constituer une frise chronologique du voyage de Tomek.
  • Activités de mise en voix d'un passage :
Préparation et restitution au groupe classe.
Lecture experte d'un passage choisi en fonction de ses difficultés de compréhension.
Lecture en groupe et débat d'interprétation.

Traces collectives du travail des élèves :
  • Une fiche d'identité par personnage important du roman
  • Une frise chronologique faisant apparaître les lieux (et les illustrations choisies) et les rencontres de Tomek. (ATTENTION A venir sur le blog)














Image : http://ouvrelivres.wordpress.com/2012/01/15/ 
http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/1213979549573/0/fiche___ressourcepedagogique/&RH=1176644266171
 

Lecture du mois de novembre 2012

Bonjour mon fidèle,

Voici ma liste de lecture du mois de novembre



* Jean-Claude Mourvelat - L'enfant Océan & la ballade de Cornebique

* Blandine Le Callet  - Une pièce montée 

* Le livre sans nom 

* Dan Brown - Deception point 

* Jean-Philippe Blondel - Blog  

* E. L. James - Cinquante nuances de Grey

 

La meilleure lecture est... LE LIVRE SANS NOM ( article en construction) 

 

 

  •   Des lectures à me conseiller ?

 

 

 

 

Sainte Sabrina pour vous instruire !
 

 

 

Lectures du mois d'octobre 2012

Bonjour mon fidèle,

Voici la liste de livres lus pendant ce mois :

* Jean Teulé : Mangez-le si vous le voulez
                       Le magasin des suicides

* Didier Van Cauwelaert : Corps étranger

* John Christopher :  La Cité d'Or et de Plomb
                                  Le Puits de Feu

*  Emmanuel Carrère : L'adversaire

* Milan Kundera : La lenteur

*  Jean-Claude Mourlevat : La rivière à l'envers : Tomek & Hannah

* Appolinaire : Les onze mille verges
                        
* Peter Sloterdijk : Règles pour le parc humain

Pour les BD :

 * Baru - Fait péter les basses Bruno ! 





 La meilleure lecture est...  Tous sauf les Mourvelat & Carrère. ( Articles en construction)


  •  Des lectures à me conseiller ?




Sainte Sabrina pour vous instruire




jeudi 18 octobre 2012

Didier Van Cauwelaert - Corps étranger





Bonjour mon fidèle,

La prière de ce soir nous baladera dans le monde de Richard Glen alias Frédéric, écrivain oublié, veuf, à la recherche d'une raison de vivre. Ayant perdu l'amour de sa vie dans un tragique accident, il ne trouve qu'une routine en continuant de faire vivre Dominique à travers des petits gestes. Pulvériser son parfum, habiter son appartement,... Jusqu'au jour, où une lettre vient bouleverser son deuil. Adressée à son pseudonyme, Richard Glen, elle le renvoie vingt ans en arrière. Le destinateur est une jeune brugeoise Karine qui a lu son premier roman " La princesse des Sables". C'est alors qu'il décide de devenir un autre pour elle. Il s'invente une nouvelle vie, un passé et un présent. Mais la réalité le rattrape, peut-il jouer ce personnage et en garder le contrôle ?

Il est partagé entre deux amours, celui perdu et celui naissant malgré lui pour Karine. Peut-être lui ment-elle également ?


Je continue ma lecture mais j'ai du mal. Je pressens la fin heureuse ce qui rendrait la fin de ce roman... PLATE.



J'ai actuellement fini cette lecture et je dois avouer que j'ai adoré ce livre !


Albums écouteés pendant la lecture :

Dummy de Portishead, un des meilleurs albums de la Terre entière qui se fond parfaitement avec l'ambiance de ce livre.
Violet Cries de Esben and the witch, un groupe très prometteur à l'ambiance mélancolique à haute puissance.






Sainte Sabrina pour vous instruire !


Image : cultura.com

mardi 9 octobre 2012

Jean Teulé - Mangez-le si vous le voulez !



 " On voudrait parfois être cannibale, moins pour le plaisir de dévorer tel ou tel que pour celui de le vomir.

Emil Michel Cioran 



 Ce matin, je me réveille et vois ce petit livre sur mon bureau. Petit en nombres de pages certes, uniquement 144 pages mais quelle puissance mes fidèles ! Inspiré d'un épisode sanguinaire de l'histoire de France, ce livre nous plonge au cœur d'une folie collective au XIX siècle.

Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys se rend à la fête de son village. C'est son dernier jour de liberté avant de partir en guerre. Malgré sa patte folle, il souhaite défendre son pays contre la Prusse. Il est un élément social très actif dans son village et aimé de tous.

Suite à un malentendu, il devient la cible de tout le village...


- Et bien mes amis, que se passe-t-il ?...
- C'est votre cousin, explique un colporteur. Il a crié : "Vive la Prusse !"
- Quoi ? Mais non ! Allons donc, j'étais auprès et ce n'est pas du tout ce que j'ai entendu. Et puis je connais assez de Maillard pour être bien sûr qu'il est impossible qu'un tel cri sorte de sa bouche : "Vive la Prusse"... Pourquoi pas "A bas la France !" ?
- Qu'est-ce que vous venez de dire, vous ?
- Quoi ?
- Vous avez dit "A bas la France"...
- Hein ? Mais non !
-...
Le colporteur demande aux gens près du muret :
- Que ceux qui l'ont entendu crier "A bas la France" lèvent la main ! 



Nicolas Grimaldi avait donc raison, "Aimés ou détestés, nous ne le sommes que par malentendu." Je précise que je ne parle pas d'un membre de l'illustre famille Grimaldi mais du philosophe !


Je vous laisse le soin de continuer cette lecture si vous le souhaitez.


Ce livre n'est bien sûr pas à mettre dans toutes les mains. Il est très difficile à lire au point de vue du contenu. La violence des mots et des actions des villageois est extrême. Toutes les tortures y sont très détaillées. Il m'a fallu plus de temps pour le lire que prévu. J'ai effectué plusieurs pauses pendant ma lecture , car toutes les actions s'enchaînent si vite que j'ai du m'arrêter pour réfléchir à ce qui se passe dans l'action même et dans la tête des villageois. La folie humaine est encore un domaine trop peu connu. L'humain est capable du pire, je pense que l'humain peut facilement oublier la frontière entre le mal et le bien. Il est d'ailleurs très dur de la définir. Qu'est-ce que le bien ? Qu'est-ce que le mal ?

Pour ces villageois, Alain était le bouc-émissaire parfait. Il ne pouvait pas avoir tant de bonté en lui. Il était forcément coupable de tous les maux qui frappaient le village. Oublier ce qu'il était, lui inventer une nouvelle identité prusse et l'effacer de la mémoire collective voilà les moyens qui ont été utilisés. L'euphorie la plus totale s'empare d'un groupe et tout devient possible.

Cela m'a rappelé la fin du roman de Suskind " Le Parfum" :


Ils avaient fait cercle autour de lui, à vingt ou trente, et resserraient maintenant ce cercle de plus en plus. Bientôt, le cercle ne put plus les contenir tous et ils se mirent à se presser, à se pousser, à se bousculer, chacun voulant être le plus près du centre.
Et puis, d’un seul coup, le dernier blocage sauta en eux, et le cercle craqua. Ils se précipitèrent vers l’ange, lui tombèrent dessus, le plaquèrent au sol.
Chacun voulait le toucher, chacun voulait en avoir sa part, en avoir une petite plume, une petite aile, avoir une étincelle de son feu merveilleux. Ils lui arrachèrent ses vêtements, ses cheveux, lui arrachèrent la peau, le plumèrent, plantèrent leurs griffes et leurs dents dans sa chair l’assaillirent comme des hyènes.
Mais un corps humain comme cela, c’est coriace, cela ne s’écartèle pas aussi simplement, même des chevaux ont du mal à y arriver. Aussi vit-on bientôt l’éclair des poignards qui s’abattirent et tranchèrent; des haches et des couteaux sifflèrent en frappant les articulations, en brisant les os qui craquaient. En un instant, l’ange fut découpé en trente parts et chaque membre de la horde empoigna son morceau et, tout plein de volupté goulue, se recula pour le dévorer. Une demi-heure plus tard, Jean-Baptiste Grenouille avait disparu de la surface de la terre jusqu’à sa dernière fibre.
Quand, ayant fini de prendre leur repas, les cannibales se retrouvèrent autour du feu, personne ne prononça un mot. L’un ou l’autre éructait un peu, recrachait un petit bout d’os, faisait discrètement claquer sa langue, poussait d’un petit coup de pied dans les flammes un minuscule lambeau qui restait de l’habit bleu. Ils étaient tous un peu gênés et n’osaient pas se regarder. Un meurtre ou quelque crime ignoble, ils en avaient tous au moins déjà un sur la conscience, hommes et femmes. Mais manger un homme? Jamais de leur vie ils n’auraient pensé être capables d’une chose aussi affreuse. Et ils s’étonnaient d’avoir tout de même fait ça aussi facilement et de ne pas éprouver, cette gêne mise à part, la moindre trace de mauvaise conscience. Au contraire! Ils avaient bien l’estomac un peu lourd, mais le cœur était tout à fait léger. Dans leurs âmes ténébreuses, il y avait soudain une palpitation d’allégresse. Et sur leurs visages flottait une virginale et délicate lueur de bonheur. Sans doute était-ce pour cela qu’ils craignaient de lever les yeux et de se regarder en face.
Mais lorsqu’ils s’y risquèrent ensuite. D’abord à la dérobée, puis tout à fait franchement, ils ne purent s’empêcher de sourire. Ils étaient extraordinairement fiers. Pour la première fois, ils avaient fait quelque chose par amour.






Contrairement au Parfum, cette histoire est réelle ce qui la rend plus forte encore.

Les hommes dépassent tout ce que la fiction peut engendrer.



Sainte Sabrina pour vous instruire.






SUSKIND, Le parfum, Le Livre de Poche, Paris, 2006, pp.260-275

Image : http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/teule-jean/mangez-le-si-vous-voulez,32758708.aspx

samedi 6 octobre 2012

Bienvenu mon fidèle !

Bonjour à toi et bienvenu dans Lit-thé-rature,

Lit-thé-rature est un carnet de lecture interactif proposé par Sainte Sabrina, une élève de deuxième année en régendat de français à la Haute Ecole Charlemagne de Liège.


 



- Un carnet de lecture ? Qu'est-ce chère Sainte ?

Le carnet de lecture est un moyen efficace de conserver une trace des réactions aux textes. Il permet de réfléchir sur les personnages, les événements, la langue de l'auteur; partager ses coups de cœurs et ses mauvaises rencontres livresques; et surtout de tailler ma plume mon cher fidèle.


- Pourquoi un tel ouvrage Sainte ?

Il est un outil intéressant, en voici ses deux plus grandes fonctions : 


  • une fonction de mémoire    : 
  Garder une trace de ses lectures, des hypothèses de lectures, du cheminement des découvertes et émotions.                           
  • une fonction de dialogue : 
 Dialoguer avec le texte et mettre toute sa personnalité en jeu.





Pourquoi un tel nom ?


Ce titre m'est venu d'un songe... Je dirais même une illumination mon cher. Je réfléchissais à ma position de lectrice et mon rapport avec la littérature. Trois mots sont venus à moi comme un rébus ...

Mon premier est l'endroit où je lis le plus souvent : mon lit 
Mon second est la boisson que je bois en lisant : du thé
Mon troisième décrit mes productions écrites : rature 
Le tout forme l'objet de ma réflexion :  littérature


- Qu'attends-tu de moi ?

Je souhaite mon cher que tu me lises attentivement et que tu critiques le contenu de mes articles. Sache que malgré mon statut de Sainte, il m'arrive de commettre des erreurs.
Ce blog sera un espace d'échange, notre temple de connaissance.


Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, tu peux disposer.


Longue vie à la littérature et gloire à ses écrivains.





Sainte Sabrina pour vous instruire.







Sources :

POSLANIEC, 10 animations lecture au cycle 3, Paris, Retz, 2005.
GIASSON, Les textes littéraires à l'école, Bruxelles, De Boek, 2006, pp.131-139. 
FRAGONARD, La liseuse, 1770.